Antoine Buttafoghi

Par nécessité, choix ou malchance... la solitude peut prendre de multiples formes. Qu’elle découle d’un châtiment ou au contraire d’une récompense, elle peut s’acoquiner avec la liberté, mais ne déteste pas le désarroi ! Elle est recherche de soi ou fuite de l’autre, acceptée et légère ou subie et accablante. Confusion intime ou équilibre subtil ! La solitude comme féconde expérience initiatique, un voyage intérieur, une quête lucide et qui permet d’engendrer un rapport différent à soi et au monde. La solitude comme art de vivre qui permet de se tourner vers l’essentiel, relié à soi, au sacré, à l’éternel. Une errance au plus profond de l’être, une odyssée secrète, une destination vers soi…
La solitude comme un dernier exil, un ultime salut, un silence absolu. Seuls dans leur environnement, ces personnages isolés dans leur espace ou dans leurs rêves, se trouvent comme suspendus dans le temps, sans doute en quête d’un ailleurs. Ils imposent leur échelle aux plans, une vie propre aux lignes et une verticalité aussi ! Et ils s’étonneraient, sans doute, de l’importance de leurs poids visuels dans le géométrique équilibre des masses.

Les berges de la Seine et ses quais sont indissociables lorsque l’on évoque la beauté de Paris. Ils font partie non seulement de notre patrimoine architectural mais également sentimental. Les rives et les monuments, construits au fil des siècles, offrent un paysage exceptionnel ; source d’inspiration pour nombre d’artistes, de poètes et d’écrivains.

Véritable musée, qu’habitent de nombreuses sculptures, Paris et ses rues proposent une exposition permanente à ciel ouvert. Sages comme des pierres, mais fières, ses sculptures jouent avec dignité leur rôle de monuments. Elles nous observent en silence et semblent nous inviter à tourner notre regard à l'intérieur de nous-même. Car dans ce silence, dans cet apaisement des passions qui permet de se délester de l’illusoire et de l’encombrant, seul demeure l’essentiel.

 Le Groenland est une terre de contrastes, un pays des extrêmes où la rudesse du climat se conjugue perpétuellement avec le sublime. Ses paysages nous touchent, nous interpellent, et nous fascinent par leur beauté et leur force. Ici, le silence étourdissant règne en maître et nous dévoile la fragilité de l’instant. Dans cette immensité démesurée où tout semble sans limite dont la grandeur confine au divin, la nature présente un spectacle sans cesse renouvelé. Ici, la puissance de ces paysages à l’état brut nous parle, nous intimide et nous offre des sensations de création du monde à chaque instant.