Configurations anonymes présente une recherche poétique mettant en scène des éléments cubiques à la fois stéréotypés et singuliers. Métaphores des individus, déshumanisés et semblables à des constellations, les figures ne se révèlent qu’à travers ce qu’elles reflètent ou les rapports qu’elles entretiennent entre elles. Ainsi, les formes se définissent par les espaces qui les maintiennent à distance, leurs convergences et inclinaisons, les confluents qui les relient, leurs éloignements, les marges qui les séparent ou les rattachent ainsi que leurs rapports de force. Désincarnés, les volumes et les vides s’articulent autour de leurs puissances allégoriques et de la matière qui les constitue, à la fois palpable et éthérée. Mise en abîme des rapports de l’intérieur de soi à l’extérieur de soi, cette recherche fait également allusion à la place de l’individu dans son environnement urbain et dans les différents groupes auxquels il s’affilie. Cette série souligne pour moi l’expérience paradoxale d’une recherche plastique axée sur l’étude toujours plus approfondie d’une matière tant transparente que tridimensionnelle et la désincarnation des sujets se réduisant à leur intensité symbolique.